16h30 : on débarque devant le galaxie. Une centaine de personnes attendaient devant l'entrée et une centaine d'autres campaient sur le parking. La magie commençait. Un fan s'était graver AC/DC
sur ses cheveux comme sur CLIPPED
. Plus tard arrivait un sosie de Angus YOUNG
avec un costume identique à celui de l'australien. Très vite beaucoup de monde arriva, ainsi que des dizaines de gardes de la sécurité. Vers 18h30 les barrières s'ouvrirent : c'est le déclic, on allait pénétrer dans la salle où allait jouer AC/DC
Les minutes passaient comme des heures. On se retrouva à l'intérieur. On voyait un écran géant au fond de la salle, des échafaudages en bronze, une avancée devant la scène, et la cloche suspendue au plafond !!! On trouva de la place au deuxième rang (faut pas se fier au billet, on n'était pas assis). Il y avait quand même une allée de 2m de large entre la scène et le public, histoire de mettre des gardes de la sécurité, ainsi que des cameraman pour l'écran géant. Après une longue attente de 2h, la lumière s'éteignit. Les bruits couraient que SLASH
jouerai en première partie. Je crus voir son chapeau mais en fait ce fut un gringalet avec une capuche sur la tête. Quand les projecteurs s'allumèrent, on constatait que le gugusse avait la figure peinte en argenté. Le guitariste jouait sur un modèle JEM de Ibanez (le modèle utilisé par Steve VAI
). Première remarque, le loustic, coiffé de sa casquette, façon Tom MORELLO
(tout comme le bassiste), n'avait pas mis la tige vibrato sur son Floyd Rose. A l'écoute de la première chanson, on pouvait définir ça comme du Nirvana
raté (pour le niveau technique) et Smashing Pumpkins
pour la "voix". C'était bourrin et le batteur sur sa Yamaha minuscule frappait comme une brute sans recherche de rythme intéressant. Bref c'était plutôt moyen. Le guitariste s'essaya à un "solo" mais en fait il se contentait de laisser sonner des notes aiguës et de faire joujou avec le potentiomètre de volume. Un débutant en aurait fait autant avec du matos pareil. A la fin de la chanson, le public criait ANGUS !!! ANGUS !!! ANGUS !!! Pas besoin de vous faire un dessin, ils n'étaient pas appréciés. La deuxième chanson ressemblait de trop à la première, le riff était à très peu de choses près identique. Lorsque le volume baissait on pouvait entendre "va te faire enculer" ou bien "bande de nazes". Deux ou trois allemands essayaient de lancer un pogo mais y'avait pas moyen. Le public était complètement froid, immobile et s'emmerdait vraiment. Les mimiques débiles du chanteur et du guitaristes ne faisaient qu'aggraver la situation. A la fin de la deuxième chanson, c'était "ANGUS !!! ANGUS !!! ANGUS !!!" que l'on entendait, avec "cassez vous", "Aux chiottes" ou encore "à poil". Très mauvais. Lors de la dernière chanson (ouf!) le guitariste gratta sur son magnifique engin (quel gachis) comme un fou. Il enleva la sangle tout en continuant à la martyriser. Il la balançait tellement qu'il marcha sur le jack et celui-ci sortit de la gratte. Il commença à trembler et au bout de quelques secondes il parvint à le remettre et à continuer son carnage, jetant le magnifique instrument au sol et sautant dessus comme un crétin. Enfin, cette partie ne dura qu'une demi-heure (de trop). Le chanteur quitta la scène tête baissée, navré. Il ne comprit pas ce qui lui arrivait, le public entier brandissant le pouce vers le bas (avec les deux mains). Les lumières s'allumèrent et on pensait qu'il y avait une chance qu'il y ait une deuxième première partie mais c'était peu probable. Les roadies enlevèrent la minuscule batterie et les deux mesa-boogie qui trainaient par là. Les ingénieurs du son faisaient des tests de retours. Pendant ce temps là, on se renseignait auprès de Francis Zégut
le présentateur de MCM et RTL, qui passait dans l'allée entre la scène et le public. Le "groupe" de la première partie s'appelait "house baby
" ou quelque chose dans le genre (j'ai pas très bien retenu le nom, mais j'en ai rien à foutre)(Après avoir trouvé des informations sur internet, nous avons pu identifier le groupe :HUGIE BABIES
). C'était pitoyable. Soudain un roadie monta sur scène et annonça AC/DC
(prononcé AiCiDiCiiiiiii!) et la lumière s'éteignit une nouvelle fois. Et le concert commença.
Nos héros montèrent sur scène et commencèrent avec YOU SHOOK ME ALL NIGHT LONG
. Magnifique, le public sautait dans tous les sens. En deux secondes, le public était chaud. Du jamis vu. L'ambiance était déjà de feu, la première partie était déjà oublie. Le bonheur total quoi. Angus
perdit sa casquette d'entrée. Lors de la chanson suivante, STIFF UPPER LIP
la statue géante d'Angus
(d'environ 12 mètres de haut) apparut de derrière l'écran géant qui se fendit en deux pour la laisser passer. Exultation. Sur l'écran géant était projeté le clip de la chanson. Dans le public, ça frottait un max : ça poussait de l'arrière. Les uns comprimés aux autres. Tout le monde transpirait (et ça se sentait). Cela devint dur à respirer tellement il y avait de monde entassé. A côté de ça AC/DC assurait comme aucun groupe n'arrive à le faire. L'expérience ultime. Le titre de la chanson suivante est SHOT DOWN IN FLAMES
. Des flammes apparurent sur l'écran géant. Pendant ce temps là, à l'avant du public, beaucoup tombaient dans les vapes et les gars de la sécurité les tiraient de là. En effet, il fallait se battre pour ne pas être comprimé par tous ceux qui voulaient approcher leurs idoles. Il m'arrivait de ne plus toucher le sol, et je me faisais marcher sur les pieds tout le temps (je marchais aussi sur ceux des autres, impossible de se contrôler). Ensuite ce fut le tour de THUNDERSTRUCK
avec le fameux tapping d'Angus
. Ambiance de Folie. Le public était toujours aussi énergique. Mes bras levés, je ne put les baisser qu'à la fin de la chanson tellement le public était serré à l'avant. Doucement je reculais sans m'en apercevoir, jusqu'à remarque que je n'était plus compressé. J'étais plusieurs rangs derrière et je voyais aussi bien. L'idéal quoi ! Ensuite ce fut HELL AIN'T A BAD PLACE TO BE
, un titre peu connu de LET THERE BE ROCK
, mais qui a fait son effet. HARD AS A ROCK
: c'était la chanson suivante. Splendide, comme dans un clip sauf qu'on y était. Sans les bousculades des premiers rangs, on pouvait apprécier pleinement le concert. Le solo d'Angus était mémorable. C'est pas du SATRIANI
mais c'est inédit, sans égal au monde. Après cela, c'était le tour de SHOOT TO THRILL
. Personne ne pouvait manquer une miette du concert, projeté sur l'écran géant. La pèche dans le public. ROCK 'N' ROLL AIN'T NOISE POLLUTION
était la chanson suivante sur la playlist. Les yeux de la statue s'illuminaient et de temps en temps celle ci faisait des clins d'œil. De la fumée sortait de la bouche. Une statue vivante. Angus
était bien vivant, faisant sa danse tout en jouant. Impressionnant. Pendant SAFE IN THE NEW YORK CITY
apparaissait un décor de ville derrière la statue (comme sur l'album). Le groupe interprétant leur nouvelle composition comme s'ils la jouaient depuis des années. Ensuite ce fut BAD BOY BOOGIE
, marquée par un strip tease d'Angus à la fin. Comme au bon vieux temps. Monsieur se fit prier à trois reprises pour baisser son caleçon. Il fit gueuler le public jusqu'à l'extinction de voix, lançant un concours de décibels entre la droite du public et la gauche (c'est notre côté qui gagna). Au bout de négociations ardues, Angus
fut convaincu et baissa son short, pour de bon, dévoilant un caleçon avec un drapeau français placé sur ses fesses. L'éclate totale. Un magnifique sens de l'humour et du show. Après cela, on entendit un son de cloche. Le public a reconnu l'intro d'HELLS BELLS
et gueula à tue tête. Pendant ce temps, Brian JOHNSON
se signe, puis court, saute et s'agrippe à la corde émanant de l'imposante cloche situé à la fin de l'avancée du milieu de la scène. Le temps pour lui de faire sa gymnastique, puis de revenir sur scène pour jouer ce vieux classique, toujours joué somptueusement, sans un pet de travers. Le groupe interprète ensuite MELTDOWN
, un titre extrait du dernier album, joué également avec une certaine efficacité. C'est ensuite une déferlante de bons vieux titres du groupe qui résonne dans le Galaxie (nom de la salle). Tout d'abord sur le blues accrocheur de THE JACK
. Comme d'habitude, le public crie à tue tête "she's got the jack" à la demande de Brian
et Angus
. Puis DIRTY DEEDS DONE DIRT CHEAP
, un autre titre de la génération 1976, tout aussi entraînant surgit dans la salle. Mais le meilleur est à venir. Quatre coups de charlé et c'est parti pour BACK IN BLACK
et ses riffs transcendants. Les écrans géants diffusent la pochette de l'album du même nom avec le fond noir rappelant d'une certaine manière l'hommage éternel que le groupe dédie à Bon SCOTT
. Les spectateurs tapent du pied et hochent énergiquement la tête sur ce titre plus qu'entraînant. Suivit alors l'autre grand titre du groupe : HIGHWAY TO HELL
. Des cornes rouges illuminées apparaissent alors sur la statue d'Angus
. Les deux échafaudages en bronze situés chacun sur le bord de la scène révélèrent leur signification à la fin de la chanson où sur chacun d'entre eux, une rangée de flammes s'alluma subitement. Ceux qui étaient devant on réellement senti la chaleur passer. Le groupe enchaîne avec un autre classique, WHOLE LOTTA ROSIE
. Le public meubla les pauses de l'intro en scandant "Angus". L'immense Rosie gonflable et ses gros nichons apparut alors, volant provisoirement la vedette à la statue d'Angus
. La foule est en délire. Quant aux membres du groupe, ils sont tous irréprochables. Angus
, complètement transpiré a toujours l'énergie qui le caractérise, Brian
s'affiche sur scène plus que jamais dans son élément, Malcolm
et ses rythmiques surpuissantes reste en retrait mais demeure efficace, tout comme Cliff
, lui aussi discret, mais ô combien motivé, tandis que Phil
frappe énergiquement sa batterie, se payant même le luxe d'allumer une clope pendant certains morceaux sans pour autant perdre de son efficacité. Un autre grand moment de spectacle se prépare avec LET THERE BE ROCK
. Pendant que Brian
a été (lui aussi) s'allumer une cigarette, Angus fait son solo sur l'avancée au milieu de la scène, puis une plate-forme l'élève à cinq mètres de hauteur et continue à jouer, tombant par terre et gesticulant dans tous les sens. Il revient alors sur scène puis après une interruption dans le noir de son solo, on le retrouve en haut de l'ascenseur en bronze du côté droit, continuant son solo, alors qu'une masse de fumée masque la scène. C'est l'heure du rappel, ce qui veut dire que c'est malheureusement bientôt fini, mais que ça sera fini en beauté. Le groupe entame alors T.N.T.
ou Angus, Malcolm et Cliff, ainsi que le public balance des "hoy!" dans le refrain, jusqu'au final accéléré, qui est enchaîné indirectement par FOR THOSE ABOUT TO ROCK (WE SALUTE YOU)
avec le refrain que les 12200 présents dans le public reprennent en chœur avec le peu de voix qui leur reste. Comme prévu, les six canons du style "guerre de sécession" sont avancés. Les coups de pétard sortent des canons les uns après les autres, en accord parfait avec la musique, pour arriver à la pétarade finale pendant laquelle de gros confettis jaunes atterrissent dans la foule, alors que Brian
nous lance "We salute you". Final éblouissant. On en reste sur le cul. On a du mal a reprendre ses esprits pour se dire que c'est terminé. On se congratule avec ses potes en se disant des "putain c'était génial", on va boire un coup, on a les oreilles laminées, mais c'est pas grave, nous venons de voir le plus grand groupe live au monde. Demain à l'école ou au boulot, ça va tchatcher, on va dégoûter ceux qui sont pas venus et se remémorer ces instants magiques avec ceux qui y étaient.
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